Le prix d’une étude géotechnique est étroitement lié au programme proposé par chaque soumissionnaire. En général, en fonction de l’envergure du projet, chaque étude géotechnique devrait inclure un nombre minimum de forages et/ou de tranchées d’exploration, selon les règles de l’art. Le coût des équipements de terrain (foreuses, pelles mécaniques, etc.) étant sensiblement le même pour toutes les firmes soumissionnaires et pour toutes les régions, le prix est donc influencé par le nombre de sondages (forages et tranchées d’exploration), leur profondeur et les essais prévus sur le chantier et en laboratoire.
Dans un marché compétitif, certaines firmes ont tendance à diminuer le nombre de sondages et de privilégier les tranchées d’exploration sur les forages. Cette façon de faire, quoi qu’économique, nécessite plus d’interprétations et d’hypothèses, ce qui amène beaucoup d’imprécisions qui se traduisent, dans la majorité des cas, par une conception non optimisée.
Exemple 1 : La détermination de la catégorie d’emplacement nécessite la réalisation d’un forage de 30 mètres de profondeur ou la mesure directe de la vitesse des ondes de cisaillement, qui coutent chacune quelques milliers de dollars. Le fait de ne pas appliquer cette exigence pour des raisons économiques amène le professionnel à faire des hypothèses sécuritaires. Au moment de la conception de la structure, une catégorie d’emplacement, inférieure à ce que le site peut offrir, engendre des coûts de structure plus élevés pouvant dépasser les 30% (plus de contreventements, etc.).
Exemple 2 : L’utilisation exclusive des tranchées d’exploration, permettant de réduire les coûts des travaux de terrain de façon considérable, ne permet pas de calculer les capacités portantes ni la détermination de la catégorie d’emplacement, selon le code national du bâtiment en vigueur. Le professionnel se trouve donc obligé de fournir une capacité portante admissible approximative et souvent trop sécuritaire ou, au contraire, trop optimiste. L’ouvrage risque donc, soit d’être surdimensionné, soit de subir des déformations prématurées (fissurations, etc.).
Exemple 3 : Le calcul des capacités portantes dans les sols argileux nécessite la réalisation de profils scissométriques en chantier et certains essais en laboratoire afin de mesurer leur résistance mécanique. Le coût de tels essais est souvent ignoré par certaines firmes et le résultat s’en trouve donc affecté.
Exemple 4 : Toute analyse de stabilité de pente, sans un programme de chantier et de laboratoire rigoureux, ne coûte pas cher mais il faut être bien conscient qu’elle ne vaut pas cher non plus. Plusieurs cas de glissement sont survenus suite à des études bâclées, basées sur une inspection visuelle ou un programme d’investigation inapproprié ou déficient.